Parfois je me demande... Ces insectes qu'on écrase sans scrupules n'ont-ils pas eux aussi des sentiments. Il souffre quand même, c'est inévitable, mettez-vous à leur place. Ces petites bestioles, les connaissons-nous assez pour décréter qu'ils ne méritent pas de vivre et qu'il est sans importance de les éliminer (ben oui, y'en a tellement de toute façon) sous le seul prétexte qu'ils ont eu le malheur de croiser notre route ou de se balader trop près de notre plat de charcuterie ?
Les gens peuvent dire que je suis d'une sensiblerie exagérée, mais la raison qui les empêche de faire pareil avec des spécimens plus gros est non seulement d'ordre logistique mais aussi hygiénique. Imaginez la saleté que ça ferait, une souris écrasée à coup de savate sur le tapis du salon. Et encore ! on n'est pas tendre non plus avec les rongeurs : poisons, pièges, tapettes et j'en passe.
Les insectes, aussi insignifiants et vulnérables qu'ils puissent paraître seront sans doute les seuls à survivre à la fin du monde (c'est pour bientôt hein, décembre 2012).
Quel enfant n'a jamais mis de sel sur une limace pour la voir fondre et succomber dans d'atroces souffrances (enfin j'imagine) ? Réponse : moi. Pour tout vous dire, un jour de ma prime jeunesse, je creusais dans le jardin (on s'amusait comme on pouvait à la campagne dans ces années-là) et j'ai déterré un ver de terre. Je suis rentrée en courant dans la maison. En pleurs, je me suis cachée sous la table de la salle à manger, craignant pour le pauvre lombric qui allait, tel le poisson hors de l'eau, étouffer en dehors de son élément naturel.
Je crois qu'en fait, je tiens ça de mon père. Il y a quelques années, on s'est retrouvé avec 13 chats (3 adultes et 10 chatons) parce qu'il ne voulait pas s'en débarasser ou laisser quelqu'un le faire à sa place. Et ça, je comprends. Dernièrement, on a mis des fleurs en pots sous les fenêtres du jardin. Le mois de juillet ayant été plutôt humide, les escargots et limaces sont venus se sustenter allègrement au frais de la princesse. Alors bon, ces fleurs on ne les a pas eu gratos donc, il fallait faire quelque chose. En route pour le magasin de jardinage afin de trouver un répulsif. Un peu plus tard, il revient les mains vides. Les seuls produits disponibles exterminaient purement et simplement les pauvres bêtes. L'un d'eux était des plus vils ! Il s'agissait de paillettes auxquelles les gourmands gastéropodes n'auraient pas pu résister. Une fois leur estomac plein, ils seraient retourné dans leur tanière (abri ? terrier ?) la substance commencerait à gonfler pour les faire mourir à petit feu. Impensable ! Je sais que la question vous brûle les lèvres. Qu'avons-nous donc fait ? Solution artisanale, à l'ancienne et quelque peu contradictoire. Mon vieux chope les escargots et limaces trop avides et les balances dans le rosier trois mètres plus loin. Parfois il rate son coup et ils s'écrasent sur le muret juste à côté. Autre contradiction, il mène une lutte acharnées contre les araignées, les mouches et les pucerons.
Je vous donne déjà l'autorisation de rire à ce que je m'aprête à vous dire (si ce n'est déjà fait).
Même élaguer un arbre, c'est trop pour moi (j'avoue, faut que je sois au bout du roll quand même). Couper une branche revient pour moi à emputer la pauvre plante d'un membre tel un bras ou une jambe.
Dites-moi, honnêtement, est-ce que j'exagère ?